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☠️ Le retour des morts-vivants ! » –

L’analyse de Jean-Luc Mélenchon après le sauvetage de Bayrou par le PS et le RN

  • 07 février 2025

Bayrou. Ce mercredi, le Premier ministre par usurpation a échappé à la censure de son Gouvernement de son budget le plus austéritaire des 25 dernières années. En cause, le refus du RN et du PS de voter la censure. Dans une note de blog publiée ce jour, Jean-Luc Mélenchon livre une analyse de la séquence et rappelle la signification du vote de la censure : « La censure ou pas du budget et de son gouvernement définit la frontière de notre accord politique. Voter ou non un budget est une frontière politique qui s’applique dans tous les conseils municipaux de France », réaffirmant que les insoumis refusent d’être « partisans de la co-gestion du macronisme ».

Lundi, un nouveau vote de censure aura lieu à l’Assemblée nationale, lequel sera « fondateur compte tenu des ouvertures claires faites par ce gouvernement à l’extrême droite », précise le leader de LFI. L’Insoumission relaye dans ses colonnes la note de blog de Jean-Luc Mélenchon.

« La censure ou pas du budget et de son gouvernement définit la frontière de notre accord politique », affirme Jean-Luc Mélenchon après le refus par le PS de censurer Bayrou

Le titre de ce post est repris de celui de madame Cornudet, éditorialiste aux EchosIl est tellement bien adapté ! Le retour de Bayrou MoDem, celui de Retailleau LR et celui de Hollande PS, imposant la non-censure au groupe PS marque le retour de la caste politique qui tenait tout avant l’effondrement du PS et de LR en 2017. On a vu ce retour s’organiser avec la séquence de la non-censure de mercredi dernier. C’était le pacte de naissance de la nouvelle cogestion de la macronie par les fantômes de l’ancien régime.

  • Le retour de hollande, valls et autres qui nous ont déjà pourri la vie et qui se félicitent ensemble maintenant pour avoir sauver la macronie

Dès le lendemain, un front réactionnaire pouvait s’afficher sans honte et les supplétifs socialistes retournaient au bunker d’où ils étaient sortis pour rejoindre enfin la gauche de rupture pour quelques semaines. Les PS sont-ils les dindons de la farce ou bien avaient-ils compris la stratégie de Bayrou comme nous les en avons prévenus dès le début et comme l’affichaient ses propos sur la submersion par l’immigration ?

Six socialistes votent la censure avec nous, cela veut dire que tout ne passe pas si facilement et que tout le monde ne peut pas croire les boniments d’Olivier Faure et de François Hollande. L’heure des excuses arrivera peut-être.

Pour aller plus loin : Droit du sol à Mayotte : macronistes, LR et le RN votent sa restriction main dans la main

La journée de jeudi a été odieuse à l’Assemblée. Ce fut le point de départ de l’offensive de la droite réactionnaire du RN aux macronistes. On sentait la libération de leur parole en vainqueur. Sombre moment. Le débat sur Mayotte est devenu le débat contre le droit du sol en France. Inutile de reprendre ici ce que nos députés insoumis ont si bien dit. L’hémicycle a été chauffé à blanc par la collusion de la droite, de l’extrême droite et de la macronie. Le premier jour, lendemain de la non-censure par le PS a été ce qu’il devait être : un jour de jubilation pour les survivants de la non-censure.

Ils promettent une gauche rassemblée autour de la ligne de « non-censure ». Et là aussi c’est la surenchère ! Voici Bouamrane sur LCI : « je suis tout à fait d’accord avec vous monsieur Retailleau ». Voilà « la gauche qui fait céder le gouvernement » comme dit Olivier Faure sur un tract dans sa circonscription ! « la gauche qui travaille et pas la gauche qui braille » comme il le dit aussi dans un de ces moments de camaraderie sans visuel.

Beau résultat, les grands stratèges ! En plus des effets du pire budget antisocial et anti-écologique qui vont éclater partout, voilà dorénavant la nouvelle ligne du gouvernement pour détourner la colère populaire : retour aux débats racistes. Tel est le seul fruit de la non-censure rendue possible par le retour de Hollande à la tête du PS. Faure est l’organisateur du retour des morts vivants de son parti. Il ne compte plus. 

Hélas, le bilan de cette non-censure désastreuse a été conclu d’une façon tout aussi désastreuse par ceux qui avaient pourtant voté avec nous la censure. Ils avaient été convaincus après être allé pourtant faire des pas de deux à l’Élysée et Matignon. EELV et même GDR ont pourtant pondu un communiqué commun. Pas un mot sur la non-censure du PS. En revanche : une polémique débile sur un visuel. Ils trouvent là un nouveau prétexte pour des indignations boursouflées et recommencer le sempiternel procès des mauvaises manières des insoumis.

Et comme ça ne suffisait pas il y a eu ensuite une tribune par les EELV et leurs supplétifs internes davantage pleine encore de ces suggestions dont on connaît l’origine dans leurs rangs. Ici, comme souvent des kilomètres de blabla pontifiant, avec la dose de venin habituelle sur « l’obsession présidentielle » qui bien sûr ne concerne pas leur nid de non-candidats. Rien de nouveau jusque-là ? Si ! Hélas ! Et du lourd, hélas !

Totalement inconscient des conséquences politiques de la non-censure du PS comme un groupe de gens pour qui la politique est un jeu de communication à la fin, de ce prêchi-prêcha venimeux, voilà le dérapage total : « Nous refusons donc de faire du vote sur la censure celui qui définit les contours du Nouveau Front Populaire. » Donc pour les députés du groupe EELV, élus avec le programme du Nouveau Front Populaire, sauver Bayrou et Macron ou tâcher de les empêcher de nuire, ce serait pareil ! Message reçu. Nous pensons exactement le contraire. Et le chantage à l’unité ne sera d’aucun effet face à notre volonté d’être clairs et fidèles à la parole donnée aux électeurs !

Alors il faut l’écrire noir sur blanc et en gras : nous refusons d’être confondus avec les partisans de la cogestion du macronisme. Le vote de la censure sur le budget de l’État ou de la loi de financement de la Sécurité sociale est un clivage indépassable pour nous. Relisez : indépassable ! La censure ou pas du budget et de son gouvernement définit la frontière de notre accord politique. Voter ou non un budget est une frontière politique qui s’applique dans tous les conseils municipaux de France.

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Toute cette comédie finit de démontrer à quel point tout ce petit monde est de mèche pour faire durer la dramatique comédie du pire. Comme s’il n’y avait pas eu la forfaiture de juillet par Macron. Comme s’il n’y avait pas eu la censure de Barnier. Comme si chaque jour gagné par ce pouvoir ne serait utilisé pour faire sa politique, la politique qui a mis le pays à genoux et notre peuple en état d’urgence sociale.

ce Lundi, 10 février, il y a un nouveau vote de censure. Il sera fondateur compte tenu des ouvertures claires faites par ce gouvernement à l’extrême droite ! Pour nous comme pour les Français, un nouveau paysage sera dessiné par le vote ou non de cette censure ! En tous cas, ce sera le cas à nos yeux d’insoumis. Aucun accord ne nous obligera à être confondus avec les partisans de la « cogestion de la stabilité de Macron ». Le vote sur la censure aura lieu et nous agirons ensuite en conséquence. Que personne n’en doute.

(…) la réparation des années Hollande et de la destruction de la gauche exige la fidélité absolue à la parole donnée et le refus de la compromission avec l’adversaire.