- ActualitĂ©s-macroniennes,  - Jean-Luc MĂ©lenchon

đŸ”„Quand l’AFP, (agence france presse) qui fournit les infos Ă  toute la presse de france, donne raison Ă  Jean-Luc MĂ©lenchon sur le terme « terroriste » !

Guerre IsraĂ«l-Hamas : comment l’AFP utilise le mot terroriste

ConformĂ©ment Ă  sa mission de rapporter les faits sans porter de jugement, l’AFP ne qualifie pas des mouvements, groupes ou individus de terroristes sans attribuer directement l’utilisation de ce mot ou sans utiliser des guillemets.

Il s’agit d’une disposition de longue date Ă  l’Agence, conforme aux politiques rĂ©dactionnelles des autres agences de presse internationales et de grands mĂ©dias comme la BBC.

Cette rĂšgle s’applique Ă  toutes les couvertures journalistiques de l’Agence concernant les violences Ă  motivation politique qui visent des civils. Les consignes rĂ©dactionnelles relatives Ă  la couverture de la guerre entre IsraĂ«l et le Hamas suivent cette politique rĂ©dactionnelle en vigueur depuis longtemps.

MĂȘme si le dĂ©bat sur l’utilisation du mot terroriste a ressurgi avec l’attaque du Hamas en IsraĂ«l le 7 octobre, cette rĂšgle rĂ©dactionnelle a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© au cƓur de vives discussions lors de la couverture de nombreux Ă©vĂ©nements meurtriers par le passĂ©.

Parmi ceux-ci les attentats de l’ArmĂ©e rĂ©publicaine irlandaise (IRA), les attaques du 11 Septembre 2001 aux Etats-Unis, les meurtres d’Afro-AmĂ©ricains par un suprĂ©maciste blanc en Caroline du Sud en 2015; les attentats de Paris en 2015; les attaques du dimanche de PĂąques au Sri Lanka en 2019; et la fusillade dans les mosquĂ©es de Christchurch la mĂȘme annĂ©e.

L’AFP ne dĂ©crit pas les auteurs de tels actes, passĂ©s ou prĂ©sents, comme des “terroristes”. Cela inclut des groupes comme l’ETA, les Tigres de LibĂ©ration de l’Eelam tamoul, les FARC, l’IRA, Al-Qaeda et les diffĂ©rents groupes qui ont menĂ© des attaques en Europe au siĂšcle dernier, dont les Brigades Rouges, la Bande Ă  Baader et Action Directe.

C’est une rĂšgle que nous avons fermement appliquĂ©e, mĂȘme quand nos propres collĂšgues ont Ă©tĂ© brutalement tuĂ©s dans de telles circonstances.

En 2014, des talibans armĂ©s ont tuĂ© le reporter de l’AFP Sardar Ahmad, sa femme et deux de leurs enfants alors qu’ils dĂźnaient dans un hĂŽtel de Kaboul. Le chef photographe de l’Agence en Afghanistan Shah Marai a Ă©tĂ© tuĂ© avec plusieurs autres journalistes dans un attentat-suicide de l’Etat islamique en 2018. Le reporter free-lance James Foley a Ă©tĂ© enlevĂ© en 2012 alors qu’il travaillait pour l’AFP en Syrie et a Ă©tĂ© assassinĂ© par l’Etat islamique deux ans plus tard, avec une vidĂ©o publiĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux.

L’AFP a rapportĂ© dans le dĂ©tail ce qui Ă©tait arrivĂ© Ă  ces journalistes, mais ces meurtres n’ont pas changĂ© sa politique sur l’utilisation du mot terroriste.

ConformĂ©ment Ă  ces consignes Ă©ditoriales, l’AFP Ă©crit qu’un groupe est qualifiĂ© de terroriste par un gouvernement ou une institution. C’est le cas pour le Hamas, qualifiĂ© de “terroriste” notamment par les Etats-Unis, l’Union europĂ©enne, le Royaume-Uni et IsraĂ«l. C’est un fait que nous mentionnons dans notre production. De la mĂȘme maniĂšre, nous citons des personnalitĂ©s publiques et d’autres personnes lorsqu’elles utilisent le mot “terroriste” pour dĂ©crire le Hamas ou d’autres organisations. Nous utilisons Ă©galement le mot terrorisme pour parler de poursuites judiciaires engagĂ©es pour ce motif.

L’emploi du mot terroriste est extrĂȘmement politisĂ© et sensible. De nombreux gouvernements qualifient d’organisations terroristes les mouvements de rĂ©sistance ou d’opposition dans leurs pays. De nombreux mouvements ou personnalitĂ©s issus d’une rĂ©sistance un temps qualifiĂ©e de terroriste ont Ă©tĂ© reconnus par la communautĂ© internationale et sont devenus des acteurs centraux de la vie politique de leur pays. L’exemple le plus emblĂ©matique est sans doute Nelson Mandela.

L’AFP a trĂšs largement couvert les Ă©vĂ©nements du 7 octobre et la guerre qui a suivi, en dĂ©crivant avec prĂ©cision des scĂšnes souvent violentes et traumatisantes. Elle continuera de le faire.

Notre devoir est de rapporter les faits, sans crainte et sans esprit partisan, et nous poursuivons cette mission chaque jour en IsraĂ«l, Ă  Gaza et en Ukraine, et partout oĂč nos journalistes sont dĂ©ployĂ©s dans le monde.

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