- Actualités générales

💣 En Ă©change de quoi le Parti Socialiste a t-il rejoint François Bayrou ? 

Pour le savoir, il faut lire le courrier envoyé par Bayrou que le PS présente comme une grande victoire.

On le dĂ©crypte pour mettre fin Ă  l’enfumage.

Dans son courrier, Bayrou évoque 23 points présentés comme des concessions.

Parmi ces 23 points, 8 points figureraient dĂ©jĂ  dans le budget prĂ©sentĂ© par Michel Barnier en octobre. Autrement dit : ils n’ont jamais figurĂ© dans le budget ! Il reste donc 15 points. 

Parmi eux, 11 avaient déjà été annoncés par Barnier avant la censure, ont déjà été votés au Sénat ou sont une conséquence de la censure du budget Barnier.

Par exemple, la revalorisation des pensions de retraites au 1er janvier est dĂ©jĂ  effective. 

C’est une consĂ©quence de la censure de Barnier, car elle a fait tombĂ© le PLFSS qui prĂ©voyait cette mesure injuste.

Ce n’est donc en rien une victoire de la nĂ©gociation avec le PS.

Autre exemple, la suppression de 4000 postes d’enseignants. Elle Ă©tait prĂ©vue dans le budget de Barnier. La chute de Barnier avait fait tomber cette mesure. 

Le PS prĂ©tend avoir obtenu qu’elle ne revienne pas ? La chute du gouvernement de Bayrou permettait le mĂȘme rĂ©sultat.

A la fin, il reste 4 vrai Ă©volutions sur les 23 points initiaux. 

De quoi s’agit-il ?

1) L’abandon du deremboursement des consultations mĂ©dicales. Mais cet abandon sera financĂ© par la hausse du tarif des mutuelles. Ou comment reprendre d’une main ce que l’on donne de l’autre.

2) La rĂ©duction des Ă©conomies prĂ©vues sur les dĂ©penses de SantĂ©. Elles devraient ĂȘtre initialement d’environ 5 milliards d’euros, mais seraient ramenĂ©s Ă  3,7 milliards d’euros. 

Il faudrait se fĂ©liciter d’une moins grande baisse ? Quelle ambition !

3) Le plafonnement de la réduction de loyer de solidarité pour

redonner des moyens aux bailleurs sociaux. 

Le PS défendait la suppression pour rendre 1,3 milliards, le gouvernement Barnier proposait 200 millions, le PS a obtenu 300 millions.

4) 100 millions d’euros pour les maires bñtisseurs.

Un amendement proposant 175 millions avait Ă©tĂ© votĂ© en octobre Ă  l’AssemblĂ©e Nationale mais n’avait pas Ă©tĂ© repris dans le budget Barnier. 

Enfin, il y’a cette grande opĂ©ration d’enfumage sur les retraites. 

Bayrou a donc annoncé une négociation de 3 mois entre les syndicats de salariés et le patronat.

Et il s’est engagĂ© Ă  prĂ©senter Ă  l’AssemblĂ©e nationale les points qui auront fait consensus.

Cette proposition est un piĂšge grossier. Il n’y aura donc aucune possibilitĂ© pour l’AssemblĂ©e Nationale de voter l’abrogation de la retraite Ă  64 ans. En effet, le Medef dispose d’un droit de veto qui empĂȘchera que le retour Ă  62 ans soit prĂ©sentĂ© aux parlementaires.

Or, si des parlementaires voudraient amender un texte de loi sur les retraites issu de ce conclave, ils ne pourront pas revenir sur l’ñge de dĂ©part ou sur la durĂ©e de cotisation.

Leurs amendements seront irrecevables car ils créeront une charge financiÚre (article 40).

Il n’y a donc ni avancĂ©es remarquables sur le budget, ni sur les retraites.

Et c’est Ă  ce prix lĂ  que le PS a acceptĂ© de rejoindre Macron, Bayrou, Borne et Retailleau et de leur permettre de poursuivre leur politique.

C’est un reniement des engagements pris devant le peuple.

Heureusement, les députés insoumis, écologistes, du groupe GDR et 8 députés socialistes ont sauvé le NFP en votant la censure.

DĂ©sormais, la bataille continue pour faire tomber ce gouvernement de malheur et sa politique injuste et irresponsable.

Vous pouvez compter sur nous !

Manuel Bompard